Célébration des Ménarches,
Rituel des premières lunes
Depuis quelques années, je répertorie la façon de célébrer, d’honorer ou au contraire la manière abrupte, choquante d’accueillir un des moments les plus importants dans la vie d’une jeune fille : ses premières règles.
Que je sois éthiopienne, égyptienne, japonaise, brésilienne ou américaine, mes règles sont souvent un problème au sein de la société, qu’il soit d’ordre matériel ou moral. Elles sont pour certains l’occasion de m’humilier, de me rabaisser lorsque je me plains des douleurs, de m’isoler, et pour une minorité l’occasion de nous célébrer.
L’idée m’est venue quand je me suis demandée comment j’allais accueillir l’arrivée des ménarches de ma propre fille. Moi j’avais reçu une gifle. Je ne voulais pas reproduire cette tradition venant du moyen-âge. Je ne voulais pas non plus la mettre mal à l’aise en organisant une grande fête comme au USA. Pour m’aider à trouver une idée, j’ai cherché « les rituels des premières lunes » dans le monde.
Je vous propose une série de 21 images sur fond rose, rouge, brun avec une mise en scène qui représente un rituel appliqué dans un endroit du monde.
Voici quelques exemples d'images. Les autres images sont consultables sur demande.
En Israël, l’adolescente doit lécher une petite cuillère de miel pour que ses prochaines règles soient moins désagréables. Il est aussi interdit de se laver à l’eau chaude car ça rendrait les règles abondantes.
Au Malawi, les parents ne parlent pas des menstruations à leurs enfants, celles-ci devant être tenues secrètes. À leurs premières règles, les adolescentes s’imaginent souvent atteintes d’une maladie grave, et craignent alors de mourir. Seules les tantes (une fois les premières règles arrivées) sont autorisées à en parler pour leur montrer comment fabriquer une serviette hygiénique avec des feuilles ou de vieux vêtements....
Dans des zones rurales en Zambie, certaines femmes utilisent de la bouse séchée en poudre dans un tissu. Une technique qui absorbe le sang.
En Éthiopie, il est courant de penser que les filles commencent à avoir leurs règles parce qu’elles ont perdu leur virginité. Certaines sont punies par leurs parents qui pensent qu’elles ont eu des rapports sexuels ou qu’elles ont été violées. Ces croyances, conjuguées aux moqueries et à l’intimidation, alimentent le sentiment de honte et d’isolement qu’éprouvent les adolescentes, les poussant parfois à abandonner l’école .
Au Philippines, quand la jeune fille a ses ménarches, la maman rince la culotte et l'étale sur la figure de sa fille, car ça empêcherait l'apparition de boutons dans le futur. La jeune fille saute aussi trois marches des escaliers, car cela représente le nombre de jours que dureront les règles.
En Afghanistan, une réglementation ferme régit les droits des femmes lorsqu’elles ont leurs règles. Elles n’ont pas le droit de cuisiner ni de consommer de la viande, du riz, des légumes, les aliments acides, ni boire de l’eau froide. Elles n’ont pas le droit de se laver durant leurs règles à cause d’une croyance disant que cela les rendrait stériles, il leur est aussi interdit de s’asseoir sur un sol mouillé.
Au Japon, lorsque la jeune fille a ses premières règles, la mère va faire du sekihan, du riz gluant avec des haricots azuki, que l'on prépare traditionnellement pour les célébrations mais elle ne dira pas pourquoi. Le père et le reste de la famille sont censés deviner que la fille vient d'avoir ses premières règles.
Les femmes ne peuvent pas devenir cheffes sushi, une croyance veut que les menstruations dérèglent les papilles gustatives et que la température corporelle des femmes soit trop élevée. Ces convictions ne reposant sur aucune base scientifique.