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La série de Florence Etienne vient questionner l'identité comme ce qui est donnée à voir au cœur d’un portrait.

La question ainsi posée en douceur transgresse pourtant l’évidence requise par le genre.

Dans un monde saturé de photos de profil qui multiplient, démultiplient ce qui est donné à voir de soi au gré de la vocation des réseaux sur lesquels ils sont publiés. Heureux et sur-épanouis sur Facebook, compétant à mort sur Linkedin, esthète averti sur Instagram, amour idéal sur Tinder- tous ces portraits enveloppent autant de petits accommodements avec le réel que ces doublures dématérialisées, sont sensées authentifier.

A contre-courant de l’usage courant, Florence Etienne présente une série de non-portraits.

Ici, aucun des traits qui font un visage pour authentifier le modèle auquel se raccrocher, pas une expression qui ne nous permette d’identifier le sujet, rien qui ne vienne souligner l’état d’âme ou l’humeur du modèle.
 
Pire que l'anonymat, l’identité exposée ne se cache pas, elle s’expose et expose celui qui regarde à l’erreur comme avec Him de Maurizio Cattelan.
On les pense juvénils ces nuques nimbées d’une lumière douce... mais le sont-ils vraiment ? Florence Etienne ne nous induit-elle pas volontairement en erreur ?

Florence Etienne vous oblige à vous engager soit en acceptant son présupposé soit en donnant une individualité, un âge, un sexe, une époque à ces non-portaits, elle vous oblige à plus qu’un like dérisoire qui finalement pas ne saurait pas ce qu’il aime.

Ces non-portraits tournent le dos à la facilité du virtuel en s’y refusant.
 
“Mon plus beau profil...c’est de dos !”

Les non-portraits de Florence Etienne ne réinventent pas le genre, ils lui restituent une essence.

Carcassonne, le 18 février 2022

Texte de DAUMAL
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